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TORONTO – Quand deux grands rivaux d’une même section croisent le fer, l’intensité est généralement au rendez-vous. Si, en plus, ces deux formations affichent des dossiers parfaits, l’attrait n’en sera que plus grand.
C’est ce à quoi les amateurs de la Ligue canadienne de football peuvent s’attendre alors que les Alouettes de Montréal (3-0) rendront visite aux Argonauts de Toronto (2-0) au BMO Field, vendredi soir.
Il s’agira du premier rendez-vous entre ces deux équipes depuis que les Alouettes ont corrigé la formation torontoise 38-17 en finale de la section Est de la Ligue canadienne de football, en novembre dernier, en route vers la conquête de la coupe Grey.
Cependant, les joueurs des Alouettes n’ont probablement pas oublié le fait que les Argonauts les avaient battus trois fois en autant de matchs en 2023, incluant deux duels en l’espace de six jours, en septembre.
Chad Kelly dirigeait alors l’offensive des Argonauts, mais il est sous le coup d’une suspension de neuf matchs depuis que la ligue a annoncé au début du mois de mai qu’il avait enfreint la politique du circuit en matière de violence fondée sur le genre.
Cameron Dukes occupe donc le poste de quart et il a lancé cinq passes de touché sans être victime de la moindre interception lors des deux premières sorties de la formation torontoise cette saison.
«C’est une équipe qui est vraiment forte. Il ne faut pas penser que vu que Chad Kelly n’est pas là, ils sont moins forts. Ils sont excessivement forts», a déclaré le demi défensif Marc-Antoine Dequoy après la séance d’entraînement des Alouettes mercredi midi à Saint-Léonard.
«Ils sont bien dirigés et ils ont quand même de gros joueurs des deux côtés. On ne prend pas ça à la légère, aucunement. Ça va être une bonne équipe qu’on va affronter. C’est juste de sortir de là avec la victoire», a-t-il ajouté.
Des records
Les Alouettes se présenteront dans le château-fort des Argonauts alors qu’ils vivent leurs meilleurs moments depuis de nombreuses années.
Par exemple, c’est la première fois depuis 2011 qu’ils gagnent leurs trois premiers matchs du calendrier. S’ils l’emportent vendredi soir, ils égaleront leur début de campagne de 2009, saison lors de laquelle ils avaient présenté une fiche de 15-3 et gagné la coupe Grey.
Par ailleurs, la dégelée de 47-21 qu’ils ont servie au Rouge et Noir d’Ottawa jeudi dernier lors de leur ouverture locale a permis aux Alouettes d’égaler leur marque d’équipe de huit victoires consécutives en saison régulière, réalisée en trois autres occasions soit pendant la même saison (2002), soit au fil de deux années (1976-77; 1996-97).
La séquence actuelle couvre les cinq dernières parties de 2023 et les trois premières de 2024.
Mieux encore, ils ont gagné leurs 11 dernières rencontres — huit en saison régulière, trois lors des éliminatoires — et ont effacé leur ancien record de 10 victoires d’affilée — six en saison régulière et quatre matchs éliminatoires — qui remontait à la saison 1949-50.
Après deux questions sur le même thème mercredi midi, Maas a fini par laisser sous-entendre que de telles séquences de succès — dont il ignorait l’existence, a-t-il dit — ne sont pas banales. Mais rapidement, il revient à l’essentiel.
«Ma courte réponse à ce sujet, c’est ‘ça ne nous importe pas, nous voulons seulement gagner, c’est tout’. Nous nous occupons de nos affaires semaine après semaine, nous nous préoccupons de nous, de notre processus. Je trouve que nous avons eu une excellente semaine d’entraînement», a mentionné Maas, lorsqu’un journaliste lui a parlé de la possibilité de gagner un neuvième match consécutif en saison régulière.
«Une telle victoire serait-elle spéciale ? Absolument ! Mais elles sont toutes spéciales», a enchaîné Maas, à la deuxième question.
«Je l’ai déjà dit : dans cette organisation, nous ne considérons jamais la victoire comme acquise, nous ne considérons jamais notre préparation comme acquise. Nous nous concentrons uniquement sur ça, et lorsque vous gagnez et que vous continuez à gagner, de bonnes choses se produisent. Ce serait une grande réalisation pour cette organisation et pour ce groupe de gars, mais ce n’est pas la raison pour laquelle nous faisons ce que nous faisons.»
Une chose est sûre: les Alouettes, à l’heure actuelle, ne ressemblent nullement au club qui, le 15 septembre 2023, venait de subir un quatrième revers de suite et un sixième en 13 parties, 23-20 à domicile face aux Argonauts.
Au fil de ses huit dernières rencontres en 2023, incluant les éliminatoires et le match de la coupe Grey, la formation montréalaise a inscrit 239 points et n’en a donné que 123, pour une moyenne à peine supérieure à 15 points par match.
«Je crois qu’en tant qu’organisation, nous continuons tout simplement à nous améliorer», a déclaré Maas lorsqu’il s’est fait demander d’expliquer l’impressionnante transformation de sa troupe.
«Nous avons appris nos leçons tout au cours de la saison, l’an dernier. Chaque semaine, nous avons appris davantage, nous nous sommes améliorés au fur et à mesure que la saison avançait. Cette année, nous avons repris là où nous avons laissé», a-t-il ajouté.
Dans son analyse, Maas n’a surtout pas oublié de rendre hommage à ses joueurs.
«Les gars sont concentrés sur leur tâche. Ils savent comment se préparer, ils savent comment nous dirigeons l’équipe, ils connaissent nos systèmes. Surtout, nous avons un merveilleux groupe de gars qui aiment jouer les uns pour les autres. Et nous travaillons dur pour y parvenir. Mais il y a eu des leçons en cours de route, et il y aura beaucoup de leçons à apprendre cette saison. Nous ne tenons aucune journée pour acquise et c’est ce que j’aime dans ce groupe de gars.»