Menu

Bourbonnais : Un premier gros test pour les Alouettes, vendredi, contre Toronto?

MONTRÉAL – Les Alouettes ont imposé un dur retour à la réalité au ROUGE et NOIR d’Ottawa. Je faisais partie de ceux qui pensaient que les Alouettes allaient devoir se méfier du début de partie, en raison des cérémonies d’avant-match et des grosses températures dans les jours précédents la rencontre. Finalement, on a eu la preuve que Jason Maas a bien préparé son équipe, parce que les joueurs des Alouettes sont sortis très fort, très rapidement.

Le premier jeu qui a donné le ton c’est l’attrapé de 40 verges de Tyson Philpot. Ç’a électrisé la foule et ç’a été suivi par le premier touché des Alouettes.

Dès qu’Ottawa a repris le ballon, littéralement le premier jeu d’Ottawa en attaque, la défense a enchaîné avec une interception, qui a mené à un autre touché des Alouettes. Bref, Ottawa était sonné déjà à ce moment-là. Selon moi, les hommes de Bob Dyce ne s’en sont jamais remis.

LIENS CONNEXES
» Les Riders l’emportent contre les Ticats, mais perdent Trevor Harris
» Les Argonauts remportent un festival offensif 39-36 face aux Elks
» Les Lions quittent Winnipeg avec un énorme gain de 26-24
» Les Alouettes lessivent le ROUGE et NOIR 47-21
» Plus de chroniques de Renaud Bourbonnais

L’attaque du ROUGE et NOIR a été horrible. En première demie, notamment, ils ont enchaîné, après l’interception, deux dégagements rapides, deux échappées et deux autres dégagements rapides. Leur plus longue séquence de la demie a duré cinq jeux. Ils n’ont pas gagné plus de 25 verges lors d’une séquence à l’attaque lors des deux premiers quarts. En retard 30-1 à la mi-temps, les livres étaient pratiquement fermés. Montréal a amorcé le troisième quart plus tranquillement, mais ça n’a pas duré. Éventuellement, ils ont trouvé un moyen d’enfoncer le dernier clou dans le cercueil d’Ottawa.

Mention spéciale à Tyrice Beverette : une interception, un échappé provoqué, un échappé recouvré, un sac du quart et, en plus de ça, il a mené la défense des Alouettes pour les plaqués, avec six. On pourrait ajouter à ça qu’il a manqué de peu une deuxième interception, qui était directement dans ses mains. C’était un gros match pour lui.

D’ailleurs, chaque année, je trouve que Tyrice Beverette sort au moins un match « signature » où il se démarque vraiment du lot. Le match de jeudi dernier était assurément son premier match signature de la saison 2024.

Un peu mieux, mais pas suffisant


 
Je trouve que Winnipeg a mieux fait qu’à ses deux premiers matchs, particulièrement en attaque. Mais, pas encore assez pour qu’on se dise qu’on reconnaît les Blue Bombers des dernières années. Je n’ai pas été impressionné par la fin de la première demie, quand les Bombers étaient dans la zone payante, on aurait pu aller chercher trois points facilement.

Ils ont joué avec le feu et, finalement, ils se sont brûlés en écoulant les dernières secondes. Du côté des Bombers, on pensait qu’il restait du temps au tableau. Certes, il y a eu confusion avec les officiels, mais dans une situation comme celle-là, tu te dois de bien gérer le cadran. Ils ont raté une occasion en or d’au moins marquer un placement. Et quand on pense que le match s’est terminé 26-24, ces trois points-là auraient dû faire une grosse différence dans le match.

La défense de Winnipeg a peiné à mettre de la pression sur Vernon Adams Jr.

Dans cette catégorie-là, le premier vers qui on va regarder, c’est Willie Jefferson, qui a été limité à un seul plaqué. Depuis le début de la saison, il n’a réussi qu’un seul sac et trois plaqués. Ça m’amène à me questionner à savoir si, du côté des Bombers, on a sous-estimé le départ de Jackson Jeffcoat, qui occupait un rôle important de chasseur de quarts. Ce départ est-il l’une des raisons qui pourraient expliquer le lent début de saison de Jefferson?

Du côté des Lions, la ligne à l’attaque n’a concédé aucun sac lors d’un deuxième match d’affilée. On se rappelle l’inquiétude au terme de la semaine 1, alors que Vernon Adams avait été amené au sol à six reprises par la défense des Argos.

Encore une fois, l’attaque aérienne des Lions a été époustouflante. Alexander Hollins et Justin McInnis ont étourdi la défense adverse. À la fin de l’année, quand on va faire le tableau des meilleures performances individuelles de la saison, les 215 verges sur des réceptions et deux touchés de Hollins feront assurément partie de la discussion.

Un festival offensif


 
Un grand classique entre les Elks et les Argonauts! Le plus haut total de point dans un match depuis le début de la saison. La bonne nouvelle pour Edmonton, c’est que l’air de Toronto semble encore plaire à McLeod Bethel-Thompson.

Gros match pour lui, 342 verges et quatre passes de touché.

Cependant, le problème avec Edmonton, c’est qu’ils affichent un dossier de 0-3. Je pense qu’encore cette semaine, c’est le genre d’équipe qui va se dire qu’ils auraient mérité au moins un match sur trois.

Si on avait été un peu chanceux, on en aurait gagné deux sur trois. Dans les faits, ils ont eu des occasions de gagner les trois matchs et les trois, ils les ont perdus. Avant le début de la saison, on disait que Chris Jones ressentait l’urgence de gagner, étant donné les insuccès des dernières années depuis qu’il est avec les Elks.

Mais là, l’urgence est plus forte que jamais. Même s’ils ont connu trois belles performances, la fiche n’en demeure pas moins de 0-3. Edmonton est un marché qui est exigeant envers son équipe, surtout avec les insuccès des dernières années. J’ai hâte de voir si Jones et les Elks seront en mesure de renverser la vapeur.

Du côté de Toronto, ils ont connu du succès parce que l’attaque a été variée dans ce match-là. Bravo au demi offensif Ka’Deem Carey, pour sa performance de plus de 100 verges au sol. Je ne suis pas sûr que les Argos auraient réussi à gagner ce match-là sans son apport.

Petit bémol en défense : la ligne défensive n’a réussi qu’un seul sac, après en avoir réussi six lors de la semaine 1, contre les Lions. McLeod Bethel-Thompson n’est pas le quart-arrière le plus mobile. Une ligne défensive efficace devrait être en mesure de l’atteindre à quelques reprises lors d’un match.

Une victoire, mais à quel prix?


 
Tout le monde a retenu son souffle quand Trevor Harris est tombé au combat, dimanche soir, en fin de deuxième quart. Du côté des Riders, on ne veut certainement pas revivre le même cauchemar que l’an dernier. Après la blessure à Harris, la saison de la Saskatchewan avait été à oublier.

On l’a vu dimanche soir, Shea Patterson, en relève à Harris, a été très ordinaire. Il a eu un bon coup de main d’AJ Ouellette, qui a connu sa première bonne performance de la saison. En fin de match, il a réussi à aller chercher de gros premiers essais, qui ont permis aux Riders d’écouler le temps et de protéger leur avance.

La Saskatchewan profite cette semaine d’un congé. Espérons qu’Harris reviendra en santé lors de la semaine 5, alors que les Riders affronteront les puissants Argos, puis ce duel sera suivi d’un affrontement avec les Lions lors de la semaine 6. Un Trevor Harris en uniforme est essentiel pour les Riders s’ils désirent bien faire contre ces deux puissances.

Des réponses à nos questions

Vendredi soir, lors de la rencontre entre les Alouettes et les Argonauts, on va avoir peut-être des réponses à certaines questions qu’on se pose. Du côté des Alouettes, étant donné les résultats de Winnipeg et d’Edmonton depuis le début de la saison, ainsi que la piètre performance du ROUGE et NOIR jeudi dernier, on peut affirmer que Toronto sera sans aucun doute le plus gros test de la saison pour la troupe de Jason Maas.

Depuis le début de la saison, j’ai vu le surnom « Beast of the East » être utilisé pour décrire les Alouettes. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas entendu ça à Montréal!

Cependant, s’ils veulent être dignes de ce nom, il va falloir qu’ils battent les Argonauts. J’ai même envie de dire qu’ils devront les battre de manière convaincante, question de démontrer qu’ils sont LA puissance dans l’Est.

Rendez-vous vendredi soir à 19 h 30 (RDS) pour cet affrontement au sommet.

Propos recueillis par Félix Galli.