25 avril 2024

Peu importe le chemin, la destination demeure la même pour Louis Lavaud

Carleton Athletics

MONTRÉAL – Luc Brodeur-Jourdain, David Ménard et Kevin Eiben.

Qu’ont en commun ces trois anciens joueurs de la Ligue canadienne football (LCF)? Ils ont tous connu des carrières remarquables, même s’ils ont été repêchés après le troisième tour du repêchage de la LCF.

Comme quoi, même si les premiers tours retiennent généralement un peu plus notre attention collective, il est souvent important de s’attarder à l’ensemble du repêchage. Après tout, on ne sait jamais quand un joueur peut causer la surprise et faire sa marque dans la LCF.

C’est sur ce principe que se base le demi défensif québécois Louis Lavaud, à qui l’on prédit que son nom sera appelé entre le cinquième et le huitième tour du repêchage du 30 avril prochain.

Motivé par ses performances au camp d’évaluation de la LCF, présenté par New Era à Winnipeg en mars dernier, l’athlète originaire de Montréal croit pleinement en ses chances de percer l’une des neuf formations du circuit Ambrosie dès cette année.

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C’est au poste de quart-arrière que Lavaud a entamé sa carrière. Le cadet de cinq frères ayant tous pratiqué ce sport, il mentionne à la blague qu’il est né avec un ballon entre les mains.

Aujourd’hui demi défensif, il considère que son début de carrière – il a aussi été receveur par moment – l’aide beaucoup dans sa compréhension des schémas offensifs qu’il doit contrer.

« Dans mes lectures des quarts, j’essaie de prédire ce qu’ils voient, dépendant des couvertures et des tracés de leurs receveurs. Ça m’a vraiment aidé de jouer au poste de quart et de comprendre leur perspective. Ça m’aide à réaliser des jeux sur le terrain », avait-il expliqué en marge du camp d’évaluation en mars dernier.

DES BÂTONS DANS LES ROUES

Après avoir obtenu son diplôme d’études collégiales au Cégep John Abbott, Lavaud s’est joint au Ravens de l’Université Carleton, à Ottawa, en 2019.

Sa carrière là-bas a commencé de la meilleure des façons. Au troisième jour du camp d’entraînement, il s’est fait annoncer qu’il avait obtenu un poste de partant avec l’équipe. Pour une recrue, c’était le scénario de rêve. Il semble toutefois que la vie avait d’autres plans pour lui.

« Le troisième jour du camp, j’ai eu le poste de partant, j’étais vraiment excité. Mais au cours du même entraînement, je me suis déchiré le ménisque. J’ai perdu ma saison au complet, c’était vraiment difficile. »

Au terme d’une saison bousillée par cette blessure, Lavaud souhaitait à tout prix revenir en force pour 2020. Malheureusement, la pandémie de la COVID-19 a forcé l’annulation de la saison 2020 des Ravens.

Au bout deux ans d’inactivité, des doutes ont commencé à s’installer dans la tête de Lavaud.

Carleton Athletics

« C’était vraiment difficile. Après une blessure comme ça, tu ne sais jamais si tu vas être le même joueur quand tu vas revenir. De ne pas jouer pendant deux ans, c’est sûr que tu te poses des questions. Sur le terrain, tu n’es pas certain que ton genou va être correct, qu’il va être capable d’endurer ce qu’il endurait avant. J’ai réalisé que je devais toujours continuer à croire en moi. »

Lavaud est finalement revenu au jeu en 2021, année durant laquelle il a travaillé d’arrache-pied pour retrouver ses repères sur le terrain.

« La saison 2021 n’a pas si bien été. Je me suis entrainé super fort durant l’été 2022 avec mes frères. Ç’a donné de bons résultats. »

L’entraînement estival a effectivement porté ses fruits. En 14 rencontres entre 2022 et 2023, Lavaud a réussi 47 plaqués et une interception. En 2023, il a été nommé sur la deuxième équipe d’étoiles de U SPORTS, en plus d’être invité au Défi Est-Ouest.

À L’AISE LOIN DES PROJECTEURS

Tous les espoirs espèrent être choisis au premier tour d’un repêchage. Mais Lavaud, qui est somme toute satisfait de sa carrière universitaire, ne se formalise pas du tout du rang auquel il sera sélectionné.

« C’est certain qu’en tant qu’athlète, tu veux être considéré parmi les meilleurs. Honnêtement, je ne regarde pas trop ça. Je garde la tête baissée et je travaille. Je vais donner tout ce que j’ai à l’équipe qui va me choisir. »

Lavaud est aussi très conscient qu’au-delà du repêchage, c’est pendant le camp d’entraînement qu’un joueur peut réellement se tailler une place avec une équipe de la LCF. Il a donc mis les bouchées dans les derniers mois pour s’assurer d’arriver au sommet de sa forme au camp de l’équipe qui le choisira.

« J’ai souvent entendu que les équipes veulent des joueurs rarement blessés. Le cardio est aussi très important dans ma position (de joueur national). Je vais devoir jouer souvent sur les unités spéciales, alors j’ai besoin de cardio et de fougue. Je m’entraine en fonction de ça. C’est difficile, un camp; 18 à 21 jours sans arrêt. »

« C’est un rêve depuis que je suis tout petit. Que ce soit au premier ou au huitième tour, je vais y aller all-in. »